Paris accueillait cette semaine VivaTech. L’IA y était un peu partout. Sur les scènes, dans les stands, dans les couloirs. Générative, prédictive, embarquée, souveraine… nous en mangeons matin, midi, soir.

Mais au-delà du show, si on se posait enfin les bonnes questions ?

Parce qu’en réalité, l’IA suit à la lettre le cycle classique de la hype tech : 
2022 : euphorie – la ruée vers les LLMs.
2023 : inflation de slides – IA intégrée partout, surtout dans les discours.
2024 : premiers doutes – ROI flou, cas d’usage déceptifs.
2025 : l’heure des comptes.

Oui, l’IA peut transformer une entreprise. Mais seule, elle ne transforme rien du tout.

Intégrer l’IA, ce n’est pas coller un assistant sur son site ou copier/coller une API à la mode. Ce n’est pas “faire moderne”.

C’est connaître son client. Vraiment.

Si tu ne sais pas ce qu’il attend quand il ouvre ton app de banque, si tu ignores ce qui l’agace dans son parcours sinistre, si tu n’as jamais mesuré pourquoi il décroche après trois étapes dans ton tunnel onboarding… alors aucune IA ne va sauver ta boîte.

Dans la fintech, ceux qui s’en sortent ne sont pas ceux qui “font de l’IA”, mais ceux qui utilisent l’IA pour raccourcir un temps de souscription, personnaliser une offre, sécuriser une transaction sans friction.

Dans l’assurance, ce ne sont pas les chatbots qui fidélisent. C’est la simplification réelle d’une déclaration de sinistre, la pertinence d’un tarif ajusté, la fluidité d’un échange humain augmenté par la techno.

Autrement dit : l’IA n’est pas un raccourci vers la valeur.

C’est un amplificateur de ce que tu maîtrises déjà. Sans culture produit. Sans obsession client. C’est du bruit. Un cosplay technologique. Un vernis pour salons B2B.

Alors pour y voir clair, on vous propose dans ce numéro :

👉 Trois pièges à éviter quand on veut “utiliser l’IA”.

👉 Ce que les investisseurs regardent vraiment quand on parle d’IA dans un pitch

👉 Le retour terrain de notre expert M&A : Cédric Deiber sur l’effet (réel) de l’IA sur la valorisation

👉 Cinq startups à suivre, qui ont intégré l’IA intelligemment

👉 Notre sélection d’événements à ne pas rater ce mois-ci

Vous êtes prêts ? Let’s go pour Next Horizon troisième épisode.

François-Xavier Combe

Valorisation et IA : la nouvelle alchimie du vide

Prenez un PowerPoint, ajoutez “IA” toutes les trois slides, et votre start-up vaut soudain 50 millions d’euros.

Peu importe si votre “intelligence artificielle” est un stagiaire avec Excel et un café serré : tant que ça “scale”, les investisseurs applaudissent.

La valorisation n’est plus un reflet de la valeur, mais un art de la narration. On ne vend pas un produit, on vend une promesse floue emballée de mots comme “disruptif”, “deep tech” ou “GPT-enhanced”.

Même un grille-pain connecté devient un “agent cognitif d’optimisation énergétique”.

Bref, l’IA va booster la valorisation, mais à la condition qu’elle ait vraiment un impact sur l’optimisation et l’automatisation des processus de l’entreprise

Cela signifie que les entreprises qui grâce à l’IA, peuvent démontrer qu’elles vont faire mieux et plus vite, avec des ressources optimisées, vont bénéficier d’une survalorisation.

Donc, avant de mettre IA à toutes les sauces, pensez à ce qu’elle peut vous apporter et travaillez-y !

Le métavers s’est écrasé. L’IA tiendra-t-elle le choc ?

Mieux lire le passé, même très récent peut nous permettre de mieux construire aujourd’hui et demain. Sans faire le simple procès d’une technologie, l’analyse post-mortem est pour moi la meilleure façon d’apprendre et de comprendre.

Le métavers a échoué, non pas par manque de vision…mais parce qu’il n’a jamais trouvé de problème à résoudre.

Ce qui a fait échouer le métavers : 

Il partait de la technologie, pas de l’utilisateur.

Il demandait un matériel coûteux (casques, manettes) pour une expérience confuse. (oui je m’en souviens et cela me semblait lunaire de nous imaginer tous portant un casque dans nos usages quotidiens)

Il n’apportait aucun gain mesurable au quotidien, ni pour le grand public, ni pour les entreprises. (en tout cas pas assez)

Il reposait sur un fantasme de monde parallèle… que personne n’a demandé. (ce petit côté caricatural du gamer/geek qui image demain comme Ready Player One)

Résultat : un écosystème construit pour lui-même. Et une adoption proche du néant, hors gaming.

L’IA, elle, prend un autre chemin.

Oui, elle surfe aussi sur une vague de hype. Mais elle est déjà utile. Aujourd’hui.

Ce que l’IA fait (déjà) de différent :

Elle répond à des problèmes concrets : gagner du temps, automatiser, analyser, créer.

Elle s’intègre facilement dans les outils existants (Slack, CRM, Excel, outils métier).

Elle peut être déployée sans matériel supplémentaire, à coût marginal.

Elle accélère des usages au cœur des process métiers : onboarding, support, finance, gestion du risque.

Et surtout : les équipes qui s’en emparent bien (et pas juste les directions com’) créent de la valeur mesurable : moins de churn, plus de marge, plus de satisfaction client.

La leçon à tirer ?

La technologie ne crée rien par elle-même.

C’est la qualité de l’usage, du design, de l’intégration… qui transforme une techno en levier.

Le métavers a voulu remplacer le monde réel.

L’IA, bien intégrée, peut l’augmenter.

La différence est simple : utilisez toute votre intelligence humaine, individuelle et collective et l’IA sera un allié de premier rang.